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Dimension sociale

+ Ressource et identité 

+ Statut social

+ Accessibilités et activités

+ Expérience des berges

 

Prévention

+ Stationnements inondables mutualisés

+ Circulation au-dessus des plus hautes eaux connues de l’urbanisme patrimoine Bordeaux 2030

+ Zone d’expansion des crues aménagées en parc 

+ Mise hors d’eau des réseaux

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Adaptation

+ Bateaux-résidences

+ Maisons flottantes

+ Constructions sur pilotis

+ Ponts habités

Inondation

Aménagement des bords de rive

tableau social v2.jpg

Lors du 18e et 19e siècle, la vocation principale des bords de rive était principalement occupée par des activités industrielles : lieu de transformation, d’entreposage et d’exportation. Au fil des années, on découvre le potentiel que peut apporter cet espace à la collectivité. Voici des raisons qui expliquent pourquoi les communautés décident de se réapproprier les berges:

 

+ La technologie qui évolue suite à la Deuxième Guerre mondiale, laissant à l’abandon des bâtiments du secteur industriel

+ La préservation historique du secteur

+ La conscience environnementale

+ La densification croissante des centres urbains

+ Une demande du gouvernement de rénovation urbain

 

Cette nouvelle notion de voir le réaménagement des bords de rive inclut également les concepts de soutenabilité qui contient à la fois la dimension sociale et des objectifs de communauté. L’analyse des impacts sociaux d’un projet de réaménagement des bords de rive permet « d’examiner les différentes façons de découvrir et d’utiliser les berges et de comprendre leurs qualités pour la communauté ». (Sairinen, Kumpulainen, 2006)

 

L’ouvrage classe en quatre catégories les aspects de la dimension sociale de l’aménagement des rivages. Voir le tableau ci-joint.

Concevoir avec les inondations

     « La gestion des inondations centrée sur la maîtrise de l’aléa à la source est une impasse si elle n’est pas accompagnée d’une profonde adaptation du territoire, de son fonctionnement et d’une sensibilisation de sa population exposée au risque. » (Terrin, 2014)

 

Les dommages économiques liés aux inondations augmentent à travers le temps. Une nouvelle mentalité émerge, celle de « vivre avec » plutôt que de « lutter contre ». Les expériences du passé ont démontré que cette ancienne façon de faire ne fonctionne plus. Par exemple, les murs de défense érigés autour de la ville de La Nouvelle-Orléans n’ont pas réussi à empêcher la catastrophe au mois d’août de 2005. Malgré leur aspect monumental, ces digues beaucoup plus hautes ne font que prouver qu’il est impossible de complètement empêcher la montée des eaux. Cependant, il est difficile d’adapter les constructions actuelles pour qu’elles résistent aux inondations. Des contraintes financières, politiques, sociales et psychologiques limitent les possibilités.

 

Les politiques publiques occupent une grande place sur la gestion des inondations sur le territoire français. En effet, l’État a instauré un Plan de prévention des risques (PPR), mais ce sont les municipalités qui doivent l’exécuter. Selon ce plan, les communautés doivent instaurer des mesures structurelles qui « permettent la mise hors d’eau des biens pour une crue de période de retour donnée » (construction sur remblai, premier niveau habitable et voiries au-dessus du niveau des plus hautes eaux connues) et « assure une transparence hydraulique du projet » (urbanisme sur pilotis, clôtures ajourées, stationnements inondables). Le but est de ne pas bloquer l’accumulation d’eau, mais bien de la laisser circuler et d’offrir des dispositifs qui vont rapidement l’évacuer.

​Pour solutionner le problème des inondations, il faut penser à des stratégies d’aménagement globales, voir la ville comme un système. Pour se faire, il existe des méthodes de prévention dans les espaces et les équipements publics : â€‹

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 +   Stationnements inondables mutualisés

+   Voies de circulation au-dessus des plus hautes eaux connues

+   Zone d’expansion des crues aménagées en parc urbain

+   Mise hors d’eau des réseaux

 

Une approche où on donne à l’eau ce qu’elle lui revient. Il faut supprimer les barrages et les digues. Il faut une architecture et une urbanité qui laisse la place à l’eau. Par exemple :

 

+   Bateaux-résidences

+   Maisons flottantes

+   Constructions sur pilotis

+   Ponts habités

 

Les constructions sur pilotis sont très utiles dans les milieux denses qui nécessitent de grandes hauteurs, ainsi que dans des milieux où le sol est composé d’un remblai poreux. Accompagnés des systèmes viaires en hauteur, elles constituent donc des solutions de mise hors d’eau efficace. Une autre solution efficace est d’intégrer des trames bleues dans le plan d’aménagement. Elles sont souvent conçues comme des trames vertes, mais elles s’adaptent facilement. Cela fait parti d’une conception urbaine plus poreuse, humide, verte, saine et résiliente. Elle s’inspire généralement de la méthode de l’éponge, qui combine la demande de la population pour plus d’espace public afin de fabriquer des lieux d’absorption. Les berges étant des lieux de prédilection pour accueillir les grandes crues.

Ancien_Niveaux_Eau_Max.png

Zones inondables de Brazza actuel

Le secteur de Brazza se situe dans une zone inondable (voir la carte niveau d'eau maximal du site actuel). Les données proviennent du Plan de prévention du risque inondation (PPRI) de l’agglomération bordelaise. L’objectif est de contrôler les plans d’aménagement dans ces zones et de limiter l’exposition aux risques de la population. La carte montre un gradient de niveau d’eau maximal. La zone la plus élevée représentant le niveau maximal entre 5,25 et 5,50 m est considérée comme inconstructible, sauf exception. Pour le reste, des prescriptions constructives sont exigées. Par exemple, les parties du bâtiment en dessous du niveau du seuil doivent être insensibles à l’eau ou encore les zones habitables et les appareils de mécanique doivent être au-dessus d’un certain seuil.

Nouveau_Niveaux_Eau_Max.png

Zones inondables de Brazza projeté

Les solutions concrètes mises en place sur le projet concernent la transparence hydraulique dans certaines constructions, comme les logements sur pilotis et le verdissement des friches industrielles. Une digue déjà construite a été conservée pour limiter la quantité d’eau à gérer. Dans les cas de débordement, le site est adapté pour une venue de l’eau. Pour ce faire, il faut principalement augmenter la quantité d’espaces verts perméables et limiter l’exposition des bâtiments aux dangers des inondations en libérant les fonctions au niveau du sol. La figure en dessous montre une coupe du site à partir de la Garonne jusqu’aux premières habitations. Nous pouvons constater l’espace généreux donné au parc, qui servira d’éponge lors des grandes crues.

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Coupe du bord de la rive de la Garonne (Bordeaux Métropole, 2018a, p.211)

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Les trames vertes

Sur la carte à la gauche, on peut constater qu’une partie des berges anciennement industrielles s’est reconvertie en espaces verts, nommé pour le projet « parkway ». Elle est la continuité du Parc aux angéliques, un projet également conçu par Michel Desvigne Paysagistes. Ce projet de reverdissement en bords de rive permet de rendre le sol plus perméable pour les risques d’inondation ainsi que d’offrir une place publique de choix pour la population bordelaise. En cas de grandes crues, les rues vertes perpendiculaires à la Garonne ainsi que le chemin de fer sur la Brazzaligne peuvent facilement devenir des éponges pour la rétention des eaux. Cette solution facilite la circulation de l’excédent d’eau sur le site grâce à une trame verte les reliant les unes aux autres. Comme le montrent les trois coupes ci-dessous, les lanières vertes limitent au maximum les surfaces minéralisées pour les déplacements et laissent le reste à des espaces gazonnés et plantés de peupliers. Des bandes de rétentions sont apposées de chaque côté de la trame pour concentrer les eaux excessives à ces endroits.

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Coupes des lanières vertes sur Brazza (Bordeaux Métropole, 2018a, p.217)

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Les barrières

Nous pouvons remarquer avec la carte sur les barrières que le parc s’arrête dans la zone de Brazza et que c’est encore la fonction industrielle qui occupe les berges. Les eaux qui ne sont pas absorbées dans ce secteur vont déborder dans le site du nouveau projet, ce qui augmente la quantité d’eau à traiter. Ce parc qui fait approximativement deux kilomètres le long de la rive est une excellente idée pour la gestion des eaux et pour le bien de la communauté, mais il devrait se continuer encore plus loin afin que la ville reprenne tranquillement le dessus sur les rives de la Garonne.

 

L’aménagement offre plusieurs accès direct et perpendiculaire à la rive. Il est très facile de rejoindre les nouveaux sentiers aménagés du Parkway. Par contre, la présence de barrières physiques limite la prise de possession de cet espace.

 

En premier, le pont Jacques Chaban-Delmas coupe le parc à son extrémité. Elle met en priorité la voiture. À l’échelle du quartier, ce pont freine le parcours initié par le Parc aux angéliques et du Parkway. Cependant, à  l’échelle de la ville, ce même pont permet de connecter plus efficacement la rive droite au centre de Bordeaux. Il répond à des enjeux beaucoup plus importants.

 

En second, la zone industrielle encore en fonction sur le bord de la rive bloque l’accès à la population à cette espace, en plus d’interrompre la progression du parc. Une solution envisageable serait de délocaliser les entreprises encore en fonction afin de prolonger davantage le Parc aux angéliques. Ces espaces riches devraient être publics.

 

En troisième, la Brazzaligne empêche les habitants de l'autre côté de la ligne de chemin de fer d'accéder aux voies menant aux berges pour cause de sécurité. L'image en rendu montre un espace convivial et perméable, mais nous doutons de ces qualités dans la réalité. Des barrières vont sûrement être érigées le long de la voie ferrée.

Image rendue de la Brazzaligne (Bordeaux Métropole, 2018a, p.208)

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